"Scènes pittoresques - Peintures 2015 / 2017"
Exposition du 11 mai au 10 juin 2017

Vernissage de la première exposition personnelle de Placid  "Scènes pittoresques, peintures 2015- 2017" à la galerie Corinne Bonnet jeudi 11 mai 2017, puis exposition jusqu'au 10 juin 2017 / First viewing of the first personal exhibition of Placid "picturesque scenes, paintings 2015-2017", at the Galerie Corinne Bonnet, may 11, exhibition until june 10 2017

 

 

Summary : After a decade of drawings, Placid comes back as a painter with an exhibition called « Scènes pittoresques » meaning picturesque scenes of the streets of Paris as they are today, as they are captured on the spot by the artist.
In this exhibit Placid oil paints Parisian sceneries that portray the daily routines in different formats and different points of view. Even though these pieces are made with oil, Placid still remains faithful to his cartoonish style in a way that it translates the deep imprint that his characters carry within. Most importantly he remains faithful to the representation of time, using the contemporary urban landscape of the real Paris. By portraying the life of the Parisian people his work is a living testimony of current times.
Placid can be an obsessive observer of his everyday life, which he’s been drawing non-stop on sketchbooks, whether if it is with a simple ball pen or by using water color. He continues to experiment with various techniques and aesthetics in order to defy himself.

 

 

"Une charade pour la réclame" par Daniel Mallerin (avril 2017)

 

"Tous ceux qui, depuis les années 80, suivent attentivement le frénétique feuilleton des expositions et publications de Placid, ne manqueront pas d’être piqués par la charade livrée par le titre du nouvel épisode.

 

Mon premier, un clin d’œil à la religion du livre, source bénie des lithographies et gravures des albums de voyage, une galéjade sur le sublime.

 

Mon deuxième, la substitution « scènes »/ « paysages » annonçant l’arrivée des figurants sur le devant de la scène après une décennie d’épisodes réalisés au cours de sorties dans les rues de Paris et à la campagne et consacrés aux mille façons de trousser des paysages façonnés par des hommes et occupés par d'autres hommes.

 

Mon troisième, le choix de la peinture à l’huile - chaque épisode exploitant une technique, combinée à une contrainte spécifique de support, format et cadrage -, pour traiter de ces « compositions dont le coup d'œil fait un grand effet », soit la saillie de la scène pittoresque dans l’espace publique observé, où les figurants deviennent les acteurs cocasses du hasard, et ça fait boum dans le cœur de l’ethno-dessinateur.

 

Mon quatrième, la mobilité des présences, la gestualité des apparences - physionomie, posture et dialecte vestimentaire – dans un langage emprunté au dessin de caricature non pas pour réaliser des représentations à charge mais pour traduire leur fugace perception, leur empreinte profonde.

 

Mon cinquième, la sensation du temps : le temps maintenant, habité par les figures captivantes qui tiennent le haut du pavé dans le quartier de Placid, à l’instar de l’accorte Joconde tonkinoise du Bar-Tabac, et le temps élastique des épisodes précédents - métamorphoses successives de l’environnement et du style à l’épreuve du motif - qui influent sur l’invention, comme sur la perception, du dernier.

 

Mon sixième, l’ambition d’atteindre le niveau de Muzo dans la même galerie en relevant après lui le défi ambigu des expositions de peintures pour des artistes d’expression populaire : aussi élégant, coloré, exigeant, sincère, auto-ironique et aussi  accessible qu’une œuvre de Nicolaou.

 

Mon tout, la mise en perspective des « scènes pittoresques » dans le prisme de http://toutplacid.tumblr.com/ , labyrinthe autobiographique en extension quasi quotidienne (cliquer « Archives ») aux innombrables entrées et correspondances, semé de défis techniques, esthétiques et sociologiques, et intégrant, au jour d’aujourd’hui, 114 carnets comme autant d’épisodes maniaques bouclés à la façon d‘un livre, chacun sa technique - rotring, feutre, gouache, aquarelle, stylo bille, crayon doré ou argenté (sur papier noir), crayon aquarellable, crayon blanc (sur papier noir), crayon Conté noir et blanc (sur papier bleu), etc. - sans compter les illustrations, les bandes dessinées, les peintures de salon et les poussées de fièvre dans la presse underground : mixage numérique interactif des annales du compagnon dessinateur, possédé par le métier et revendiquant sa place au banquet de la république.

 

Post-scriptum : à ceux qui n’ont suivi le feuilleton qu’en pointillés et restent étrangers à la charade, il sera conseillé de découvrir ses tout derniers épisodes - J’y étais, Le jour et La nuit –, trois publications (Alain Beaulet éditeur) qui donnent de précieuses indications sur le sens qu’assigne Placid à ses inscriptions artistiques, cet écho de Scutenaire : "Je suis partagé entre mon goût pour les faits et mon goût pour l’effet."

 

Daniel Mallerin est éditeur et écrivain